Alarme (l')
Avec l’apparition des premières usines, le mode de vie des ouvriers est réorganisé. Ils vivent désormais dans des logements à proximité de l’usine. Un sirène rythme la journée : le matin, elle
retentit 20 minutes avant puis 10 minutes avant l’entrée dans l’usine, elle annonce aussi la pause déjeuner.
Canette (la)
Petit objet oblong d'où partent les fils de trame et qui va être placé dans la navette*.
Canut (le)
Toute personne travaillant sur un métier, qu'elle en soit ou non propriétaire. Le terme viendrait de la canne à tordre pour le purgeage des fils. On associe souvent les canuts aux ouvriers tisserands de la soie sur les machines à tisser qui se trouvaient principalement dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon (France) au XIXe siècle.
Chaîne (la)
Assemblage de plusieurs fils d'une manière parallèle, ils s'enroulent su deux cylindres (ensouples).
Damas (le)
Tissu façonné à double effet, brillant et mat, correspondant à la chaîne et à la trame.
Damassé (le)
Tissu incorporant les effets du Damas.
Dévidage (le)
Il s’agit d’une étape de préparation des fils de soie pour le tissage. La soie est livrée sous forme d’écheveaux, un assemblage de fils repliés sur eux-mêmes. Un dévidoir transpose les écheveaux
sur des bobines pour que les fils puissent être tissés.
Dévideuse (la)
Ouvrière préparant la soie naturelle sur le dévidoir.
Dévidoir (le)
Grosse bobine sur laquelle est enroulé le fil de soie.
Donneur d’ordre (le)
C’est la personne qui fournit la matière première au tisseur. Il était l’intermédiaire entre la fabricant et les tisseurs.
Façonné (le)
Tissu dont la décoration est produite par le jeu des fils de chaîne et de trame. Il s'oppose à l'uni.
Femmes et tissage (les)
On parle beaucoup des hommes du tissage, mais il ne faut pas oublier la place importante des femmes. A domicile,
elles travaillaient avec leur mari ; dans les usines elles sont affectées au dévidage*, à l'ourdissage*, au canetage et à la
confection. Certaines femmes sont devenues patrons, gérant l'entreprise à la mort de leurs maris.
Fil de chaîne/ Fil de trame (le)
Un tissu est formé du croisement de deux ensembles de fils : la chaîne et la trame. Les fils de chaîne sont tendus sur le métier à tisser. Avec la (ou les) navette, on fait passer le fil de trame alternativement au-dessus et au-dessous des fils de chaîne. Les bordures du tissu (là où la navette fait demi-tour) constituent les lisières. Les fils de chaîne sont parallèles à la lisière. Les fils de trame sont perpendiculaires à la lisière.
Gaze à bluter (la)
Le tamisage nécessitait autrefois l’utilisation de gaze à bluter, un tissu en soie fabriqué localement et composé de fils de chaîne et de trames plus ou moins espacés. Voir cette spécialité dans
l'onglet "l'histoire textile" de ce site.
Gareur (le)
C’est un mécanicien du tissage : il effectue tous les réglages du métier à tisser lors de la mise en marche. Il intervient aussi lors de pannes ou de problèmes de tissage.
Jacquard (le)
Autre nom du façonné
Jacquard (mécanique)
Elle permet de façonner le tissu, c'est-à-dire de produire un dessin autant de fois qu'on le désire. La mécanique Jacquard sélectionne chaque fil devant être soulevé selon un ordre précis. Ainsi, elle multiplie à l'infini les jeux de fils pour perfectionner l'exécution d'un dessin. Pour obtenir un tissu à motif, il faut soulever les fils de chaîne pour laisser passer le fil de trame en des endroits précis. Une technique utilisant des cartons perforés, inventée en 1725 par Basile Bouchon, a permis la mécanisation de ce travail. Elle a ensuite été reprise et perfectionnée par Joseph-Marie Jacquard en 1801. Une fois le motif dessiné, il était « mis en carte », transposé sous forme de perforations dans un carton.
La mécanique est installée au-dessus du métier à tisser, elle exige donc une pièce haute.
Cette technique a été utilisée jusque dans les années 1970, puis remplacée par les dactyliseuses. Aujourd’hui, les métiers sont commandés par ordinateur.
Attention : la mécanique Jacquard ne mécanise pas le métier, ce n'est pas elle qui fait tourner le métier, elle permet seulement l'automatisme de la reproduction du dessin.
Métier à bras (le)
Métier à tisser actionné à la main.
Navette (la)
La navette est un élément de métier à tisser qui est lancé ou glissé entre les fils de chaîne afin d'y passer le fil de trame pour réaliser le tissage. Cette pièce indispensable peut être remplacée aujourd'hui par d'autres systèmes (pinces, projectiles, jets d'eau ou jets d'air comprimé.
Ourdissage (l')
L'ourdissage est une étape préparatoire au tissage qui consiste à enrouler les fils de chaîne nécessaires à la longueur
du tissu sur l'ensouple (gros rouleau situé à l'arrière du métier à tisser).
Ourdissoir (l')
Appareil servant à préparer la chaîne
Porter la chemise (expression)
Dans certains ateliers, les ouvriers devaient porter les chemises en soie grège jusqu’à ce qu’elles soient suffisamment douces pour être revêtues par leur patron. Cela figurait parfois sur les
contrats d’embauche !
En effet, la soie grège est plutôt rêche et peut provoquer des démangeaisons lorsqu’elle est neuve.
Remettage (le) (ou rentrage)
C’est l’une des premières opérations de la fabrication des tissus qui consiste à passer un à un, avec un outil appelé crochet, chaque fil de la chaîne dans une maille ou lisse fixé sur le cadre
ou le montage.
Révolte des Canuts (la) (source : herodote.net)
À Lyon, les canuts, dont le nom vient du mot canette, ou bobine, sont des artisans qui tissent la soie à domicile sur leur propre métier à bras. Ils travaillent pour le compte des soyeux (les
patrons négociants) qui leur fournissent la matière première et récupèrent le produit fini. Ils sont environ 6000 artisans et emploient 30.000 compagnons.
Le revenu des uns et des autres, 18 sous environ pour quinze heures de travail par jour, ne permet qu'une vie de misère. Du fait de métiers à tisser beaucoup plus productifs qu'auparavant, comme
le métier Jacquard, et en dépit d'une demande soutenue, ce revenu est deux fois moindre que sous le Premier Empire !
Les canuts font appel au préfet du département, Louis Bouvier-Dumolart, et obtiennent qu'une commission paritaire fixe un tarif minimum. Le préfet fait ensuite afficher dans la ville la
déclaration suivante : « Si par exception quelques ouvriers honnêtes ont encore des griefs à faire redresser, les voies légitimes leur sont ouvertes, et ils sont assurés d'y trouver une
bienveillante justice ». Mais en recevant les délégués ouvriers, il a enfreint la loi Le Chapelier (1791) qui interdit les associations ouvrières et cela lui vaut d'être désavoué par Paris.
Plus gravement, certains soyeux refusent d'appliquer le tarif minimum en prétextant de la concurrence internationale et des contraintes du marché. Les canuts, en colère, se mettent en
grève. Le 19 novembre 1831, au cœur de la Croix-Rousse, ils font face à la garde nationale. Des coups de feu claquent. La révolte gronde.
Deux jours plus tard, les canuts descendent de leur colline, drapeau noir en tête, et occupent le centre de Lyon après quelques combats avec les forces de l'ordre. On compte une centaine de
morts. Maîtres de la deuxième ville de France mais ne sachant que faire de leur victoire, les canuts et la garde nationale, qui s'est finalement ralliée à eux, constituent un comité
insurrectionnel pour se donner le temps de réfléchir. Ils s'abstiennent soigneusement de tout pillage.
Le Président du Conseil Casimir Perier, par-dessus tout soucieux d'ordre, envoie 20.000 soldats sous les ordres du maréchal Soult aux portes de Lyon. Ils attendent patiemment que les insurgés se
lassent.
Enfin, le 5 décembre 1831, les troupes peuvent entrer dans la ville sans effusion de sang. La garde nationale est désarmée et dissoute, le tarif minimum abrogé et le préfet, jugé trop conciliant,
révoqué. Une dizaine de canuts seulement sont traduits en justice... et bientôt acquittés.
À nouveau les canuts lyonnais se soulèvent en 1834, après que des meneurs ont été traduits en justice pour avoir dénoncé des baisses de salaires et fait grève. Cette fois, ils trouvent en face
d'eux le ministre de l'Intérieur Adolphe Thiers, beaucoup moins accommodant que Casimir Perier. Il laisse les manifestants ériger des barricades puis fait donner la troupe. Celle-ci va
méthodiquement reconquérir la ville.
On compte environ 600 morts et 10.000 arrestations au cours de la « Sanglante semaine » du 9 au 15 avril 1834. La répression rassure les possédants sur la détermination du gouvernement à les
protéger contre les barbares des faubourgs. C'est un prélude à la « Semaine sanglante » de 1871 par laquelle le même Thiers mettra un terme à la Commune de Paris.
Trame (la)
Assemblage de plusieurs fils simples avec une torsion entre 100 et 150 tours, disposés transversalement par rapport à ceux de la chaîne