Le chanvre
Plusieurs éléments viennent attester l'ancienneté du tissage du chanvre dans notre région, comme les lieux-dits Chenevoux (à Bussières) ou Villachenève (Villechenève), le pré Chenevière à Panissières dont les noms rappellent l'abondance de chanvre.
Il faut rappeler que les plaines largement arrosées du Roannais et du Forez donnaient du chanvre en grande quantité.
L'état de l'agriculture n'est pas bon au XIVème siècle, ce qui permet d’expliquer l'installation d’une activité textile (tissage du chanvre notamment) dans notre région.
Cette double activité permet alors au paysan tisseur d'allier travail saisonnier de la terre et tissage pour produire, traiter, filer le chanvre pour la fabrication de la toile.
Le paysan tissait dans une "boutique" (pièce attenante à la maison mais très haute de plafond), on en trouve encore beaucoup dans la campagne. La toile servait à l'usage domestique : torchons, trousseaux, sacs et cordages. Au départ, les toiles réalisées sont en chanvre, matière première facile à trouver à proximité et prix du transport peu onéreux.
Au XVème siècle, Panissières est reconnu comme un centre important de fabrication des toiles ; ces dernières sont très recherchées par les marchands toiliers lyonnais et panissiérois. La plupart des marchands toiliers deviendront les constructeurs des usines du XIXème siècle.
Au 18ème siècle, la surface cultivée du chanvre dépassait celle du blé et du seigle. A cette époque, en France, le chanvre était classé parmi les produits de première nécessité au même titre que le pain.
Il était tissé mais avait également beaucoup d'autres usages.
L’apogée de cette culture se fait au milieu du 19ème siècle avec 176 000 ha cultivés en France, pour tomber à 700 ha en 1960 à cause de la concurrence du coton et
la disparition progressive de la marine à voile.
Les fibres qui servent au tissage sont issues de la tige de la plante.