Suite à la révolte des canuts à Lyon* en 1831 et 1834, certains soyeux Lyonnais cherchent à produire ailleurs qu'en ville. L'émigration des métiers vers les campagnes s'accentue. En milieu rural, comme dans les Montagnes du Matin le métier à domicile est un complément aux revenus de la terre ("paysans-tisseurs"). Les ouvriers étant disséminés, les donneurs d'ordre* évitent le risque de rébellion. Les fabricants lyonnais ont ainsi sous-traité une partie du tissage de leurs créations aux tisseurs des Montagnes du Matin.
En 1872, on compte 80 000 métiers à tisser répartis entre Charlieu et les Montagnes du Matin. Des ateliers familiaux d’une certaine importance assuraient une production régulière et un savoir-faire reconnu attirait le travail.
À partir de 1890, les métiers mécaniques vont progressivement remplacer les métiers à bras*. Cette
nouvelle technique, combinée à l'introduction de la machine à vapeur, entraîne le regroupement des métiers en usines : c'est à Bussières en 1894 qu'une première usine possède des métiers
mécaniques ; à Panissières la machine à vapeur est installée à l'usine Piquet Loire en 1903.